Ensemble de caractéristiques arbitrairement utilisées pour scinder certaines espèces animales, dont les êtres humains, en deux catégories : les mâles et les femelles. Si des caractéristiques biologiques (génétiques, phénotypiques, endocriniennes, etc.) différenciées existent bel et bien dans la nature, l'importance disproportionnée donnée à la notion de sexe relève d'une idéologie à la fois religieuse et psychiatrique, très présente dans la culture occidentale, selon laquelle la procréation de l’espèce est ce qui prime avant toute chose, y compris sur l’aspiration des individus à la liberté, l'épanouissement et l’autonomie. De plus, certaines personnes présentant des variantes au niveau d'une ou plusieurs caractéristiques, ne peuvent être catégorisées en tant que mâles ou femelles : il s'agit des personnes intersexuées, dont l'existence et l'identité sont invisibilisées voire niées par l'idéologie binaire. La focalisation sur les différences réelles ou supposées entre les sexes conduit par ailleurs au sexisme, qui se traduit par la domination d'un groupe social sur l'autre, via l'infériorisation des femmes, comme l'illustre l'expression “le sexe faible”.Enfin, la croyance erronée que le genre est nécessairement congruent au sexe assigné à la naissance constitue la base des mécanismes menant à des représentations et des discours transphobes.
“Les personnes intersexuées présentent à la naissance des caractères sexuels qui, en raison d’une large gamme de variations naturelles, ne correspondent pas à la définition type du masculin et du féminin, notamment en ce qui concerne l’anatomie sexuelle, les organes reproducteurs ou la disposition des chromosomes. La proportion de la population présentant des caractères intersexués à la naissance est estimée à 1,7%. Soumises à des interventions et à des opérations chirurgicales non nécessaires, pratiquées sans leur consentement, les personnes intersexuées sont en outre souvent montrées du doigt et victimes de discriminations.”*

*www.ohchr.org/FR/NewsEvents/Pages/
Astepforwardforintersexvisibility.aspx
Le genre est un construit socio-culturel et non pas une donnée naturelle. Contrairement à l'idée reçue qui persiste dans les mentalités et les discours, sexe et genre ne sont pas des notions ni des expressions interchangeables. Pourtant, le postulat arbitraire confondant sexe et genre entraîne, chez les êtres humains, l'assignation automatique, dès la naissance, non seulement du sexe mais aussi du genre (on ne dira pas “c'est un mâle ou une femelle ?” mais bien “c'est un garçon ou une fille ?”). Le genre relève ainsi d'une identité psycho-sociale au départ imposée en vertu de normes binaires, sur base exclusive du sexe biologique : par exemple, un mâle (sexe) sera dès la naissance considéré et éduqué comme un garçon-homme (genre), ce qui se traduit, tout au long de la vie, par une série d'attentes et d'injonctions différenciées, notamment au niveau comportemental, tout écart par rapport à la norme étant plus ou moins lourdement sanctionné.
Sexe
Intersexué•e
Genre
Glossaire mise au point par Genres Pluriels disponible en pdf
L’identité de genre d’une personne se réfère au genre auquel elle s’identifie, celui-ci n'étant pas nécessairement congruent au genre assigné à la naissance. Si la plupart des personnes s’identifient au genre assigné à la naissance, certaines s’identifient plutôt à un autre genre, et d’autres encore ne s’identifient pas à un genre en particulier. Différentes terminologies mettent en évidence la pluralité des identités de genre: cisgenre, transgenre, agenre, genre fluide, genre non binaire,...
Identité de genre
En sociologie, le rôle représente la manière dont un individu doit se comporter pour être en adéquation avec son statut et ainsi pouvoir être intégré au sein de son milieu ou groupe social. Le rôle social de genre désigne un ensemble de stéréotypes et d'injonctions différenciées, définissant les comportements socialement prescrits ou proscrits par les normes genrées binaires. Par exemple : une femme n'est pas censée être ambitieuse ; un homme ne doit pas montrer sa fragilité.
Rôle social de genre
Exression de genre
L’expression de genre renvoie aux différentes façons (attitudes, langage, vêtements, etc.) dont les personnes expriment leur identité de genre, et à la manière dont celle-ci est perçue par les autres. Elle peut être qualifiée de masculine, féminine, androgyne...ou non binaire. Généralement, l’expression de genre correspond à l'identité de genre de la personne, mais elle peut aussi englober des formes occasionnelles ou temporaires d’expression, que celle-ci corresponde ou non à l’identité de genre de la personne (tra.ns.vesti.e.s, drag kings, drag queens). Tout ou partie de l'expression de genre peut, si elle ne correspond pas au genre assigné à la naissance ou au genre perçu, être considérée comme une transgression des normes de genre binaires régissant l'ordre social occidental, et réprimée, y compris chez les personnes se définissant comme cisgenres.
Qualifie une personne dont l'identité de genre (et par extension l'expression de genre) est relativement en adéquation avec le rôle social attendu en fonction du genre assigné à la naissance. Exemple : dans la culture occidentale, une personne assignée fille à la naissance et se vivant/se définissant librement en tant que femme.
Cisgenre
Qualifie une personne dont l’identité de genre et/ou l’expression de genre diffère de celle habituellement associée au genre qui lui a été assigné à la naissance. Il s'agit d'un terme coupole, incluant une pluralité d'identités de genre, en fonction de l'auto-définition de chaque personne. Être transgenre ne se joue pas nécessairement ou exclusivement sur le terrain du corps: est transgenre toute personne qui, questionnant et/ou ne s'identifiant pas complètement aux rôles sociaux habituellement associés au genre qui lui a été assigné à la naissance, se définit comme tel.le.
Transgenre
Terme générique utilisé pour décrire toute identité de genre autre que cisgenre.
Transidendité
Les identités de genre se déclinent non pas selon une articulation binaire femme-féminin ou homme-masculin, mais sur un continuum le long duquel les personnes sont libres d'évoluer à tout moment, en fonction de leur point de confort. L'identité de genre ne revient pas à devoir “choisir un camp” ! Certaines personnes se définissent ainsi comme bigenres, de genre fluide ou de genre non binaire, s'appropriant, ignorant ou déconstruisant à leur gré les rôles sociaux ou les expressions habituellement associées à l'un ou l'autre genre binaire. D'autres personnes se définissent comme agenres, c'est-à-dire qu'elles ne s'identifient à aucun genre en particulier. On peut rencontrer encore d'autres terminologies désignant des identités de genre non binaires, par exemple genderqueer, genre non conforme, Ft*, Mt*, etc. Rappelons que l'identité de genre est auto-définie, auto-déclarative et légitime peu importe comment la personne a été assignée à la naissance.
Agenre, Bigenre, Genre fluide, Non binaire,...
La transphobie est une attitude négative, pouvant mener au rejet et à la discrimination, à l'encontre des personnes transgenres. Les discriminations sont liées aux préjugés et la transphobie peut s’exercer sur des personnes trans* ou supposées comme telles (cisgenres).La transphobie peut se manifester sous forme de violences verbales (moqueries, insultes, propos discriminants), de violences physiques(agressions, viols ou meurtres), ou par un comportement discriminatoire ou intolérant (discrimination à l'embauche, au logement, àl'accès aux soins médicaux), ou encore de façon institutionnalisée (lois, règlements discriminatoires).
Transphobie